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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 10:39

Oui voilà. Je suis comme tout le monde. Certains jours, j'ai très très envie que Marmotte accepte de s'habiller en moins d'une demi-heure et que Loutre oublie qu'elle déteste les courgettes dont elle a raffolé de six mois à quatre ans et demi.

 

Alors je fais, à ma façon, comme tous les parents de terrible two du monde, je ruse. Pour s'habiller sans péter un câble, pour dîner en paix, pour partir en balade avant la nuit, pour pour pour... Je planque les courgettes dans des croquettes au parmesan, je chante à tue-tête pour faire diversion, je stimule la bosse des maths en donnant la becquée, je fais ce que je peux, quoi! Et j'ai un mari, le père de Loutre et Marmotte, donc, si vous suivez, que nous pourrions appeler Rusé Goupil et qui raffole de ces méthodes-là. Tellement qu'il met la barre très haut et qu'en matière de ruses, de diversions et d'arnaqu'ô mômes il est le champion hors catégorie. Et c'est là que le bât blesse.

 

Il y a des matins (au hasard vers 12 semaines d'aménorrhée, le coeur au bord des lèvres, un torticolis terrible et un moral qui attend de se réveiller) où je n'ai pas du tout envie de chanter, de compter les bouchées ou de chercher des mouches au plafond. J'aimerais juste que mes filles acceptent que là, c'est bon, ça devient relou, il faut y aller et c'est comme ça.

 

Problème n°1: Rusé Goupil a encore de la ressource, lui, et ne comprend pas toujours mon exaspération. Bon, s'il veut bien se coltiner l'habillage ou la crise de nerfs de Marmotte et/ou Loutre pendant que je file me pomponner, ça me va bien... Mais s'il est sur le pas de la porte, en route pour le boulot, là je dis "Niet". Le problème n°1 se résout facilement d'un ironique/amical et/ou amoureux: "tu t'occupes de tes oignions OK!"

 

Problème n°2: Il me semble que Loutre, du haut de ses cinq ans, est tout à fait en mesure de se voir rappeler qu’il faut respecter le principe de réalité. Je trouve même que, par périodes, elle ne s’y heurte pas assez. Du moins à la maison, parce qu’à l’école, c’est du matin au soir qu’il lui faut ronger son frein, faire avec, tenir compte d’un nombre incalculable de contraintes. C’est de manière complètement délibérée et assumée que nous considérons qu’à la maison, et notamment le week-end, le caractère contraignant de la vie doit être un peu mis en sourdine, pour que tout le monde s’épanouisse. Facile à dire. Car Loutre est futée et entend bien profiter à fond de cette disposition parentale… On a le droit de mettre tout sans dessus dessous dans le salon ? Ok ! Maman me demande de ranger ? Je trépigne de rage : « ah non ! pis quoi encore ! ». Je n’ai pu ni voulu user de ruse cette fois-là. « Tu ranges ou au moins tu aides à ranger, parce que tu savais pertinemment qu’il faudrait le faire après avoir renversé toutes les caisses de jeux sur le parquet ».

Mais pour Marmotte, deux ans un tier donc, c’est une autre paire de manches. La question des conséquences de ses actes ne lui paraît pas encore lumineuse. On en est aux balbutiements. On ruse un peu plus, tout en introduisant petit à petit des règles simples. Mais on ruse encore. Et Loutre tente de s’engouffrer dans la brèche en exigeant d’être traitée avec la même mansuétude et la même bonne humeur.

Ce matin, ce n’était pas si mal. Elle a convenu qu’il était un peu exagéré d'exiger de l’aide, l’attention totale de ses deux parents et un show complet du Rusé Goupil pour détourner ses ronchonneries de sa culotte. Vous savez les Petit Navire ;-) ? Et bien Loutre soutient que l’étiquette n’y est pas toujours du même côté et que donc les mettre à l’endroit du premier, voire du deuxième coup, est totalement impossible…

Pendant ce temps, Marmotte avait décrété qu’elle voulait mettre la marinière rouge qui traînait sur la commode. « Pourquoi ne pas lui dire oui » s’est empressé de dire Rusé Goupil, sans réaliser que si la marinière était SUR la commode et non DEDANS c’est parce qu’une tache de peinture grosse comme un coing en orne le plastron. Pas tirées à quatre épingles, certes, mais de là à sortir dans cette tenue... Rusé Goupil avait une réunion à 8h30. J’ai fait le trajet jusqu’à la crèche avec une Marmotte hurlant dans sa poussette : « Pa sulà l’aute ». En manches courtes et la marinière à bout de bras (« sulà », qui ressemble beaucoup à « l’aute », je ne suis pas cruelle…). Je suis passée pour une mère psychorigide. Et Marmotte s’est heurtée au principe de réalité. Comme un lundi !

 

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commentaires

S
<br /> Ah oui qu'il faut ruser pour ces petits de deux ans un tiers ! Je retrouve très bien là mon nounou, qui, ces jours ci quand on l'habille, nous dit "non pas çui là, il est pas beau !" et qui, si on<br /> essaye quand même de lui mettre le dit vêtement, nous fait une crise et se tortille pour ne pas se laisser faire !<br /> <br /> <br />
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B
<br /> On s'y croirait ... marinière, chaussures, pull, tenue d'été alors qu'il caille ou l'inverse, douzième besoin de faire pipi en 2 minutes, je veux dessineeeeeeeeeeer main-te-nant ! ... et tu n'as<br /> pas le coup de "il est l'heure de partir et donc si j'allais me recoucher dans mon lit en feignant d'être fatiguée ?<br /> <br /> <br />
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A Propos

  • : Le blog de elle-mere
  • : Elle-mère, maman concernée de trois mammifères survoltés, Loutre, sept ans, Marmotte, quatre ans et demi, et Belette, 19 mois. Peut-on à la fois être féru de littérature enfantine, très au point question principes d'éducation, passionné par la condition des mères (et des pères), ouvert aux autres, ET au bord du burn-out parental? Oui, on peut!
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Illustrations ©LuceGribouillon

L'illustration de la bannière de ce blog est l'oeuvre exclusive de Luce Gribouillon, que je remercie très chaleureusement.

 

Vous pouvez admirer ici les réalisations de cette illustratice/peintre/dessinatrice, entre autres talents de cette maman qui en a beaucoup!

 

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