J'allaite Belette et ce n'est pas que pour la rime.
J'ai allaité Loutre 4 mois. Bon an mal an. Ce n'était pas évident. La petite était exigente, sa mère était ambivalente. Les nuits sont venues trop tôt, les jours sont devenus trop lourds. Il m'en reste cependant un flot d'images merveilleuses, feutrées et assourdies comme les longues nuits de cet hiver du premier enfant.
J'ai allaité Marmotte 8 mois. Tout a très bien commencé. L'enfant était goulu, sa mère était gaga. L'été était là et la pendule ne sonnait pas. Le lait coulait à flot et l'enfant buvait buvait... et régurgitait régurgitait. L'allaitement du bébé RGO, c'est fait. Le sevrage compliqué (le retour de la mère ambivalente), c'est fait aussi. Quelques jours avant la première dent (que rien n'annonçait), Marmotte a décrété que la tétée c'était pour les bébés et qu'elle n'en était plus un. De bébé.
J'allaite encore Belette, qui aura bientôt 11 mois. Encore et toujours. Tant que ça va, on n'y pense pas. Belette aime son lait, d'où qu'il vienne. Belette veut sa maman ou son papa. Belette prend la vie du bon côté. Sa mère est sûre qu'elle n'aura ensuite plus de bébé. Quand ça rit et que ça danse autour, Belette délaisse son téton et rit aux éclats. Belette a bien raison de préférer la moussaka d'agneau à son lolo à peine chaud. Mais à l'aube, dans les draps noirs, l'enfant à peine éveillé qui rit d'avance de ce petit déjeuner contre la peau de sa mère, n'est pas prêt d'être délogé.
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